mercredi 29 août 2012

"Etre là, à ma place, entre la vie et ta mort."
 
Brigitte Kuthy Salvi
 
 
 
Brigitte photographiée par PIERRE MONTAVON
"Mais pour rien au monde je ne renoncerais à ce qui précède l'abîme."
 
 
 
 
J'étais assise à la terrase du Grioux. Arrive une belle dame, à la longue chevelure noire se déplaçant avec grâce dans une robe noire relevée d'une étolle vert émeraude. Sa silhouette me dit quelque chose. Je l'observe, tends l'oreille et reconais le son de sa voix. Il s'agit de Brigitte Kutyh Salvi que je suis allée écouter à Bruxelles lors d'une journée-rencontres organisée par Michèle Cédric.  Parmi les orateurs, c'était elle qui m'attirait. J'avais besoin d'un phare, d'un modèle et son parcours m'avait tout de suite interpellée: Brigitte est devenue aveugle à l'âge de quinze ans. Aujourd'hui, elle est avocate, écrivaine et une femme rayonnante.
 
 
 
Finalement, sous le beau soleil jurassien, je suis allée vers elle, c'était comme un jour de chance, un cadeau inattendu, un clin-d'oeil de la Vie.
 
 
Couverture de Double Lumière paru chez L'AIRE
 
L'heure suivante, j'ai acheté son roman Double Lumière.  Et, j'ai dévoré les histoires d'amour, son acharnement "à voir", sa rencontre avec son "enfant de coeur", sa manière intuitive et "gourmande" de cuisiner. Mais surtout, j'ai lu et relu ces petites phrases qui vibrent, qui font écho à mes aveuglements personnels, aux enfermements nés de la peur, aux absences paternelles, à mes journées sans lumière, ces moments où il faut apprendre à recevoir mais aussi, ces autres paragraphes qui donnent de l'élan, ces moments où l'on la suit - libérée - sur la piste du désert, son rendez-vous avec une mouette à New-York ou simplement attentive devant sa garde-robes:
 
"(...) simultanément, j'habite mon corps dans ce tissu. Lorsque je ne ressens aucune tension entre les deux mondes, celui du dehors et celui de mon espace intérieur, je sais que j'ai "trouvé".



tissu plié d'ISSEY MIYAKE
"Les plis des tissus étaient si fins, si délicats, qu'ils invitaient à la caresse, au jeu."







Le silence  vu par Odilon Redon
Comme la "double lumière", il est question du double silence.
"Le silence plein, habité" mais aussi celui de la douleur qui se tait...enfin.


Un dernier petit clin-d'oeil en forme de cadeau gourmand: une accumulation d'Arman:


Arman, Chupa-Chups, 2000, accumulation de sucettes dans de la résine.










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